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L’événement sera tout d’abord l’occasion de découvrir un lieu, La Fabrica 114, rue de Bercy, atelier dédié à l’apprentissage de la morphologie par le dessin. Rassurez-vous, nulle dissection  prévue au programme de ce théâtre d’anatomie. Mais une sélection d’artistes dont la rencontre devrait constituer un fascinant cabinet de curiosités contemporain.
Une collection volontairement hétéroclite et surprenante, qui regroupera des artistes proches de l’atelier mais aussi des artistes invités, avec comme fil conducteur « une tendance à la mélancolie, une certaine noirceur bien contrebalancée par une vitalité et une force de création »[1].

Ainsi le monde animal et la Nature était déjà des thèmes récurrents au centre du travail de artistes présents.

Quentin Garel en particulier, s’est illustré en 2009 par une série de gigantesques sculptures pour le jardin des Géants à Lille, venant compléter un bestiaire de trophées ironiques, comme pour constituer une arche de Noé à la fois ultra-réaliste et onirique. Une démarche qui laisse une grande place à la recherche, puisque qu’il travaille ses sculptures sur le papier et complète chaque exposition d’une série d’esquisses et d’études préparatoires aussi riches que les œuvres elles-mêmes.

Chez Magali Cazo, la réflexion tourne essentiellement autour du corps humain, un corps disséqué, hermaphrodite, monstrueux, dont l’intérieur et l’extérieur se mêlent, le sexe se trouble, les formes se confondent, comme pour mieux nous interroger sur notre propre nature.

Olivier Villefaunès quant à lui, dessine – essentiellement au Bic et au feutre, sur des supports et formats très variés mais avec une prédilection pour la miniature – un univers peuplés d’animaux poétiques et de figures chimériques. La Nature se retrouve au cœur même de ses sculptures, qui utilisent l’os pour la plupart, mais aussi le bois, la nacre ou même des ergots de coq, tissant le décor d’un théâtre où humanité et animalité s’entrecroisent.

On citera également Jean-Dominique Ferrucci – réalisateur et photographe, dont l’un des polaroïds illustre l’affiche de l’exposition, Maite Soler – dont les photographies, aquarelles, encres de Chine dépeignent une Nature tout en ombres et des corps aux silhouettes fantomatiques, Damien Serban – réalisateur et artiste visuel adepte de l’hybridation et autres expérimentations sensorielles,  Jean-Louis Lecabellec – dont les dessins et collages s’amusent de l’anatomie, la distorde, la morcelle et enfin Michel Lauricella – créateur de La Fabrica 114 et professeur d’anatomie artistique humaine et comparée, réalisant dessins en noir et blanc et sculptures en terre, pierre, plâtre…

En parallèle de ces œuvres d’artificialia, L’Œil de Caméléon devrait présenter quelques-uns de ses objets d’exotica puisque la galerie est dédiée aux arts premiers et populaires de Papouasie-Nouvelle-Guinée: le parallèle avec les créations des artistes devrait être plus qu’intéressant.

Au-delà de la surprise de la sélection des œuvres présentées durant le week-end, il est certain que poésie et d’imaginaire régneront durant ces deux journées et nous vous encourageons à tenter de trouver « la clef de cette parade sauvage »[2]

 

 

Samedi 28 mars de 14h à 21h et dimanche 29 mars de 10 à 18h
La Fabrica 114 / 114, rue de Bercy – 75012 Paris / M° Bercy  / Site web

Cet article est paru à l’origine sur le site Culturopoing.

[1] Magali Cazo, artiste et coorganisatrice de l’exposition

[2] Arthur Rimbaud, « Parades », Illuminations

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